Meute

(Karine Rennberg)

Aujourd’hui, je vais parler d’un roman paru en début d’année (chez ActuSF) : Meute, de Karine Rennberg.

Disclaimer : Chronique à priori sans spoiler majeur

Je vous rappelle ma structure de critique, le Quoi / Que / Qu’est-ce :

  • De quoi ça parle ?
  • Que peut-on en dire ?
  • Qu’est-ce que j’en pense ?

(De) Quoi ? (ça parle)

Voici le résumé de l’éditeur :

Roman atypique lycantrope, Meute suit les traces de Nathanaël, Val et Calame. Le premier est un loup-garou né de la violence et la solitude qui se débat au sein d’une meute qui ne lui convient pas. Le second est un humain à qui l’on a volé la voix. Quand le troisième entre dans leur vie bien malgré eux, des tensions s’installent et menacent de tout déchirer. Comment trouver son équilibre, dans un monde où les secondes chances n’existent pas ?
Ce récit fantastique est avant tout celui d’une tranche de vie, de ce moment où tout bascule entre le noir et la couleur.

Meute

Le genre ?

Le roman « de Loup-Garou ». Oui, c’est pas une classification habituelle, mais c’est ce qui me semble le moins mauvais …

Est-ce que c’est de l’urban fantasy ? Par certains côtés, oui. Par d’autres, pas du tout.

Est-ce que c’est du post-apo ? Oui, mais ce n’est pas le sujet, en fait, c’est juste une toile de fond.

Bref, c’est difficile à définir…

Le monde ?

Le monde est assez peu défini, et c’est suffisant. C’est du post-apo, ou en tout cas ça en a la saveur, avec des déplacements « lointains » compliqués (et c’est bien !). On a 3 « quartiers » principaux qui forment l’arène du récit, plus ou moins importants, avec chacun un (ou des) abri, des dangers, et des opportunités.

Dit comme ça, ça peut paraître artificiel, mais en fait non : c’est très bien amené, et tout semble très logique. Un de mes gros centres d’intérêt dans un monde c’est la cohérence (pour ne pas utiliser « réalisme », vu qu’on est dans de l’imaginaire). Et là c’est très bien géré : on a les explications au fur et à mesure, ce qui est présenté est cohérent. On n’apprends pas tout, mais c’est pas grave – c’est même une feature dont je vais parler ci-dessous.

Le style ?

Avant de parler de cette « feature », je vais parler de la forme du récit : au présent, et à la seconde personne.

Oui, pour chacun des 3 personnages (Nathanaël, Val, et Calame), et oui, ça passe très bien. C’est vaguement déroutant au début, mais on s’y fait étonnamment bien. Le fait d’avoir des personnages très différenciés est évidemment un atout, mais je n’ai jamais eut de doute sur le personnage qui narrait actuellement, ce qui est mieux que certains romans au passé à la troisième personne 😉

Sinon, pour revenir à notre feature « On n’apprends pas tout, et c’est pas grave », c’est très bien intégré dans le style également. Chaque personnage point de vue à sa voix, son histoire, ses connaissances … Et ce sont ces points de vue, limités, qui nous font découvrir le monde, à travers leur comportement au quotidien. Il arrive qu’on se pose des questions, sur des éléments naturels pour chaque personnage, et donc non expliqués, mais ce n’est jamais bloquant et toujours bien intégrés aux points de vue.

Les personnages ?

Ah, les personnages ! On peut dire qu’ils sont le roman, le reste n’étant que de l’habillage autour d’eux. On les explore tour à tour, ainsi que leurs relations entre eux et avec le monde extérieur. Je ne vais pas en dire beaucoup plus pour éviter les spoilers, mais un des personnage à une vision du monde très très particulière, basée sur les couleurs. C’est étonnamment très expressif, et très très bien géré !

Que ? (peut-on en dire)

Est-ce que c’est original ?

Bon, ici la réponse devrait être facile à deviner : oui ! Par le choix de la narration, par les personnages, par l’histoire, …, on a vraiment un récit original (ou, en tout cas, que je n’ai jamais rencontré).

Les points forts ?

Les personnages, sans hésiter. Ils sont tous les trois différents, complexes, avec leurs défauts, leurs qualités, leur personnalité, leur façon de voir le monde.

L’originalité, également, par la narration, par le récit, … Bref, ça fait partie des romans compliqués à résumer sans tout spoiler.

Les points faibles ?

Alors, comme ça, je n’en vois pas, ou très peu. Ah si : c’est brutal. Les personnages ont tous des passés et des présents compliqués, dans un monde brutal. Le sang gicle, des gens meurent, d’autres sont blessés, et la violence n’est pas que physique. Bref, ce n’est pas une vie joyeuse, même si ça ne sombre jamais dans le misérabilisme.

Qu’est-ce ? (que j’en pense)

Sans surprise, beaucoup de bien !

C’est prenant, original, intelligent, bref ça fait partie de mes coups de cœur de l’année 🙂

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